lundi 11 avril 2011

Ma vie dans le sud du Honduras

Bon je me suis dis qu'il était peut être temps que je vous raconte un peu comment ca se passe dans mon patelin paumé du Honduras...

Je vis à Goascorán dans le département Valle, au sud du Honduras. C'est l’une des zones les plus chaudes du Honduras (j'en ai dla chance…) et quand je parle de chaleur c'est 40°C tous les jours et seulement 30% d'humidité… Autant dire que je ne sais même pas comment les gens font pour survivre… Et moi j'ai énormément de mal en ce moment : maux de crâne et de ventre incessants…

Avril est le pire des mois, c'est le plus chaud mais "heureusement" à partir de mai c'est la saison des pluies c'est-à-dire : routes impraticables, inondations et j'en passe. Youhouuuuu !!! (jamais contente cette française…)


Le bureau à Goascoran (vue de dedans) le lieu de tous les crimes...

La Fundacion Vida de Tegucigalpa, vue de dehors.

Ca y est j'ai un Agenda de la Fondation Vida, je fais donc officiellement partie du groupe !!! Youhou je me sens importante et investie d'une mission : bosser (merde c'est tout de suite moins drôle).

Je vis dans la famille Fiallos Canales, à Goascorán comme je l'ai déjà expliqué dans mon précédent post. Ils sont géniaux et je commence également à connaître les tantes, les sœurs, les grands parents, bref ici ils sont tous très famille donc on connaît rapidement tout le monde.


Goascoran


Ici c'est debout à 5h du mat (pour les membres de la famille, moi je m'autorise un 6h30), faut s'occuper des poules, faire à manger, vendre les graines (et j'en passe) aux personnes qui viennent acheter directement dans la maison. Il y a toujours un membre de la famille à la maison pour les "clients". Après c'est tout le monde à l'école pour les enfants (c'est école que le matin ou l'après midi) et la mère va à la crèche où elle travaille. L'après midi ils rentrent et ca continue avec les corvées, ménage, aller chercher de la bouf, de l'eau, vendre des produits… mais bon ils sont nombreux donc ca va. Et ce qui est bien dans cette famille c'est que même les mecs participent, car ici c'est très rare ! Normalement le mec reste dans son hamac et sa femme lui apporte tout… il ne glande rien ! C'est horrible, je ne pourrais jamais vivre comme ca !

Pour décrire un peu Goascorán, vous avez vu les photos, il n'y a rien à faire après le travail, à part aller boire un verre à la Ramada c'est-à-dire une espèce de cabanon avec des hamacs au bord de la rivière (un endroit que j'adore car il y fait plus frais).

La Ramada où je vais boire un coup le soir (actuellement détruite du fait d'une crue des eaux pour cause de pluies torrentielles pendant la semaine sainte).

Une autre Ramada, vue de jour.


Dans une ramada, partie pour se baigner avec Victoria, une copine de Goascoran.

Coucher de soleil sur la rivière Goascoran.

Ou deuxième option, pour ceux qui ont une voiture (car ici sans voiture ou moto t'es bloqué) c'est de bouger dans les petits villages alentours lorsqu'il y a des "fêtes" pour danser. Mais c'est rare quand ca arrive…

Il y a énormément de jeunes, car les familles ne connaissent pas la contraception et que les jeunes commencent leurs activités sexuelles super tôt, sans protection. Résultat des courses il y a énormément de mères de 17-18 ans… (si ce n’est pas 15 ans pour certaines). D'autant qu'ils ne s'arrêtent pas à un enfant mais vont plutôt jusqu'à 5 enfants par femme… Bien sur ca préjudicie à l’éducation des dites femmes qui vont rarement jusqu’à la Fac.

En bref, on ferme des écoles en France car il n'y a pas assez d'enfants dans les villages, mais ici c'est le contraire, même dans le village le plus paumé, il y a minimum une crèche et une école primaire.

La journée, je bosse soit au "bureau" de Goascoran, soit à Aramecina, là où je vais développer mon projet de recyclage de bouteilles en plastique.

Aramecina vue de Google Earth !

La Mairie où je travaille (le Hall d'entrée).


El Chocolate et El Rodeo quelques unes des aldeas (communautés) d'Aramecina.

La Municipalité d'Aramecina. Il en est de même pour les photos d'après...

A droite la future mairie en construction, à gauche la mairie provisoire.

Comme vous pouvez le voir c'est super animé... (en même temps avec la chaleur personne n'est assez fou pour sortir de jour...).

L'entrée de la Municipalité d'Aramecina qui ne compte pas moins de... 1092 habitants !!!

J'ai déjà le projet en tête et la volonté de faire mais il faut que je trouve des personnes pour m'aider, des gens motivés pour participer et des associations pour aider à financer. Autant dire que c'est pas gagné surtout qu'ici ils ne sont pas pressés, loin de là… En gros faut que je me bouge et que je me démerde dans une région où je ne connais absolument rien… Sympa ! Mais super intéressant !

Ici, les gens n'iraient vivre dans la Capitale pour rien au monde. Ce sont de vrais ruraux, un peu comme ceux en France qui disent qui ne supportent pas les grandes villes et qu'ils sont bien ici car c'est tranquille, que ce n'est pas dangereux, qu'il n'y a pas de meurtres ni de vols… Mais c'est TROP tranquille ! Les gens n'ont rien à faire d'autre que de se balader dans le parc (la nuit bien sur car le jour il fait trop chaud) ou d'aller à la rivière. Bon ca va un moment mais après…

C'est pour ca que les week-ends je rentre à la Capitale histoire de me ressourcer un peu avec la pollution, la violence, la dangerosité… la vraie vie quoi :D (niak niak niak). C'est surtout histoire de changer de milieu et de style de personnes. Pour découvrir deux mondes complètement différents.

La bas je vais dormir dans la belle famille de mon collègue de boulot, qui me loue une chambre. C’est pas trop cher, c’est sympa, mais c’est un peu excentré. Mais je ne vois pas quelles options j’ai à part l’hôtel vu que je ne viens que les week-ends (donc je prends ce que l’on m’offre…).

Enfin voilà, pour le moment ca fait un peu moins d'un mois que je suis là, je me suis fais quelques amis à Goascorán, mais pas encore à Tegucigalpa où j'aimerais bien aller faire la fête régulièrement. Ca va venir… j’espère…

Voici quelques photos prises en vadrouille à travers différents villages du coin et sur la route de retour vers Tegucigalpa (la Capitale).

Les vaches et les cochons sur la route, paysage très fréquent ici.




Le village de Lauterique

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